Les chiffres des victimes restent sujets à caution mais la Commission, qui s’appuie sur la mémoire de survivants, soutient que 55 personnes ont été passées par les armes ce jour-là. Un Timorais caché sous les cadavres d’autres suppliciés a témoigné : « J’ai entendu les gémissements de deux bébés, âgés de 1 an ou 2 ans, un garçon et une fille, qui avaient [eux aussi] échappé aux tirs. Un soldat les a égorgés au couteau avant d’aller fumer une cigarette. »

Exclu de l’armée pour « conduite déshonorante »

Le surlendemain, environ 140 hommes, qui avaient fui une razzia de l’armée, sont abattus à la mitrailleuse dans le village de Buikarin, toujours par les hommes de Prabowo Subianto. L’enquête n’a pas pu préciser s’il s’agissait de combattants de la résistance ou de civils, ou les deux. Si les investigations ne mettent pas en cause directement le futur président durant les massacres, la position qu’il occupait dans la hiérarchie et le fait qu’il dirigeait les opérations depuis son poste de commandement situé dans la région laissent peu de doutes quant à sa responsabilité dans les exactions perpétrées par ses hommes. Prabowo n’a jamais été inquiété.

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